KATMANDOU LA TENTACULAIRE
Ma première impression, durant mon trajet de l’aéroport à l’hôtel, fut de constater que les traces du séisme d’avril 2015 avaient disparu. Comme si il n’y avait pas eu de tremblement de terre. Et puis, au fil des jours, en errant dans les ruelles de la vieille ville, je me fais une vague idée de ce qu’a pu être l’ampleur du désastre. Maisons effondrées, bâtiments fissurés ou étayés.
En périphérie de Ring Road, des immeubles de construction récente sont fragilisés et restent inoccupés. Drapés de bâches vertes ou bleues, ils ressemblent à des gisants attendant le coup de grâce libérateur. D’autres se sont littéralement effondrés tels des châteaux de cartes. Des chantiers sont à l’arrêt et leurs immenses piliers de béton interrogent le ciel : quand les hommes vont-ils reprendre le travail ?
Ring Road, le "périphérique" de Katmandou où circulent 800 000 motos chaque jour.
Le Durbar Square, centre historique de la capitale où se trouve une concentration de temples et de palais, témoigne de la violence du séisme. Le palais Hanuman Dhoka est éventré et étayé sur toute sa longueur et des barrières de protection sont installées autour de l’édifice. Tout comme la maison de la Kumari, déesse vivante considérée comme la réincarnation de la déesse Taleju, qui a été consolidée avec des étais. Du provisoire qui risque de durer des années.
Katmandou Palais Hanuman Dhoka Durbar
Temples à terre ou menaçant de s’effondrer, la vie a repris au milieu des gravats et des monticules.
Kathmandu Kumari Ghar Ce qui reste du temple Nagara Ghar
Durbar Square - colonne du roi Pratap Malla: le chapiteau en forme de fleur de lotus gît à terre.
Je retrouve ces scènes de désolation dans les deux autres grands sites historiques de la vallée que sont Bhaktapur et Patan, quoique cette dernière fût moins durement touchée.
Bhaktapur Durbar Square
Patan
Ceux qui avaient les moyens ont reconstruit rapidement. Les autres attendent une aide de l’état qui a bien du mal à arriver.
Patan : sur un échafaudage en bambous, un funambule à l'ouvrage.
Bhaktapur : abri en tôles en attendant de pouvoir reconstruire
Katmandou la tentaculaire a vite retrouvé son souffle économique, sa frénésie quotidienne, ses bouchons, sa pollution et sa poussière. Texte et photos François Dubeuf
Kanti Path,une des principales artères de la capitale